Les montagnes russes dans la vie de Munroe Bergdorf
Munroe Bergdorf est une figure emblématique de l’industrie de la mode et une voix ardente de la communauté LGBTQ+. Elle est mannequin, autrice et militante transgenre. Via ses réseaux sociaux, elle sensibilise et provoque le changement sur les questions d’inégalités liées au genre et à la race.
Dans cet article, nous allons nous pencher sur le parcours remarquable de Munroe Bergdorf. De ses débuts en tant que DJ à son travail révolutionnaire en tant que mannequin trans, nous verrons comment elle a utilisé sa voix pour faire progresser les mentalités.
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Des débuts modestes
Munroe Bergdorf est née dans la charmante ville de Stansted Mountfitchet, dans l’Essex, d’un père jamaïcain et d’une mère anglaise.
Ayant grandi en tant que « garçon très efféminé », elle a fréquenté l’école primaire Bentfield County à Stansted Mountfitchet. Elle a ensuite intégré The Bishop’s Stortford High School, un établissement réservé aux garçons. Malgré les difficultés et un profond sentiment de ne pas être à sa place, elle a persévéré. Elle a poursuivi des études d’anglais à l’Université de Brighton, où elle s’est identifiée comme genderqueer.

Après l’université, elle a commencé à travailler dans les relations publiques dans le milieu de la mode. Ce n’est qu’à l’âge de 24 ans qu’elle a entamé sa transition. Elle devient alors l’un des protagonistes d’un épisode de l’émission Drag Queens of London diffusée sur London Live. C’est également à cette période qu’elle cofonde l’iconique club Pussy Palace, un espace sûr et inclusif pour la communauté LGBTQ+.
Grâce à son travail dans le milieu de la nuit et au-delà, Bergdorf n’a cessé de repousser les limites. Elle inspire les autres à être pleinement eux-mêmes et à vivre sans peur
Natation et esprit sportif
Sa jeunesse a été marquée par des réussites en natation, en saut en hauteur et en course de demi-fond. Mais elle ne s’est jamais sentie à sa place dans la culture compétitive du sport. Dans ses mémoires, elle ne consacre qu’une seule phrase à ses exploits en natation. Elle y évoqua son manque de passion pour cette discipline.

Dans une interview récente, elle a expliqué les raisons de son indifférence envers la natation. Elle excellait au 50 mètres dos et remportait des courses pour son école de garçons. Pourtant, elle n’a jamais été acceptée par ses coéquipiers. Malgré ses talents sportifs, elle avait du mal à trouver sa place dans une culture peu accueillante envers les personnes qui ne correspondaient pas aux normes traditionnelles de genre.
Elle s’est alors détournée du sport pour se consacrer à d’autres domaines, comme la musique et la mode.
L’Oréal, le mannequinat et l’industrie de la mode
Munroe est devenue une voix forte dans l’univers de la mode, qu’elle utilise pour promouvoir la diversité et l’inclusion. Face au manque de représentation des personnes trans dans le mannequinat, elle s’est lancée dans cette carrière. Elle y a obtenue son premier contrat avec une maison de couture libanaise.

Elle est rapidement devenue une figure incontournable de la scène transgenre londonienne. Elle a utilisé ses réseaux pour s’exprimer sur les problèmes rencontrés par les personnes trans et promouvoir leur visibilité.
En 2017, elle marque l’histoire en devenant la première mannequin trans à représenter L’Oréal au Royaume-Uni. Une avancée saluée dans le monde entier, et une opportunité pour elle d’inspirer et d’autonomiser les jeunes personnes trans.
Pour Bergdorf, le mannequinat est bien plus qu’une carrière. C’est une occasion de briser les stéréotypes et de remettre en question les normes sociales. Son travail ouvre la voie à un avenir plus inclusif et tolérant pour toutes et tous. En tant que mannequin et militante, elle est devenue une véritable pionnière. Elle nous montre ce que signifie vivre avec courage et authenticité.
Une polémique sur les réseaux sociaux
Son engagement pour la diversité et l’inclusivité lui a permis de s’imposer dans le monde de la mode. Son parcours n’a cependant pas été sans embûches. Elle a été la cible de nombreuses attaques racistes et transphobes en ligne.

Depuis qu’elle a rejoint le Conseil consultatif Diversité et Inclusion de L’Oréal au Royaume-Uni, le flot de messages haineux sur ses réseaux sociaux a redoublé d’intensité. Malgré cela, elle refuse de se taire et continue de se battre pour une société plus inclusive.
En 2017, elle fait les gros titres lorsqu’elle est écartée par L’Oréal après avoir dénoncé le racisme systémique. Mais sa volonté de provoquer un changement positif reste intacte.
Après une discussion honnête avec Delphine Viguier, présidente de L’Oréal Paris, elle accepte de devenir consultante pour le Conseil britannique de Diversité et d’Inclusion de la marque. Une initiative applaudie, mais qui entraîne également une avalanche de messages haineux.
D’autres messages de haine en ligne
Dans une publication Instagram, elle partage certains des messages qu’elle a reçus. Elle y souligne les difficultés que rencontrent les personnes noires et trans lorsqu’elles osent s’exprimer.
Malgré ces attaques, Munroe reste déterminée à faire entendre sa voix. Son courage et sa résilience rappellent à quel point il est essentiel de se mobiliser pour un monde plus juste.
Grâce à son militantisme, Munroe Bergdorf est devenue un symbole d’espoir et de progrès. Son parcours nous montre que, même si le chemin du changement est semé d’obstacles, il est nécessaire de continuer à avancer pour construire une société plus équitable.
Son livre, sa transition, son héritage
Malgré sa visibilité, Munroe est restée volontairement discrète sur les procédures médicales qu’elle a pu subir dans le cadre de sa transition. Bien qu’elle admette qu’il est évident qu’elle a subi une opération, elle considère que les détails relèvent de sa vie privée et qu’elle n’a pas à les divulguer publiquement.
Cette discrétion s’explique par sa volonté de ne pas entretenir l’idée que la chirurgie est une étape obligatoire pour être une personne trans. Elle est disposée à partager son expérience avec d’autres personnes trans si cela peut les aider à se sentir mieux dans leur corps. Elle ne souhaite cependant pas renforcer l’idée qu’il existe une seule manière d’être une femme trans.

La seule intervention dont elle parle ouvertement est la chirurgie de féminisation faciale, réalisée en 2018. Elle estime que cette opération est particulièrement importante pour les femmes trans. Cela influence la manière dont elles sont perçues dans la société.
Pour elle, l’essentiel n’est pas dans les procédures elles-mêmes. Le plus important est le fait de partager son expérience et de permettre aux autres de mieux comprendre ce que cela signifie d’être elle.
Activisme et reconnaissance
En février 2018, elle est nommée conseillère LGBT du Parti travailliste britannique. Cependant, elle démissionne un mois plus tard à la suite de la résurgence de tweets controversés datant de 2010. Malgré ce revers, elle continue de défendre les droits des personnes trans et la représentation de leur communauté.

Depuis avril 2019, elle intervient régulièrement dans les émissions britanniques Good Morning Britain et This Morning. Elle y sensibilise le public aux problématiques LGBTQ+.
Son activisme a été salué à plusieurs reprises. En juillet 2019, elle reçoit un doctorat honorifique de l’Université de Brighton en reconnaissance de son engagement pour les droits des personnes transgenres.
En novembre 2021, elle reçoit le GAY TIMES Honour dans la catégorie British Community Trailblazer. Elle devient aussi la première personne transgenre à faire la couverture de Cosmopolitan UK pour le 50e anniversaire du magazine, en janvier 2022.
Malgré les attaques constantes sur les réseaux sociaux, Munroe Bergdorf reste fidèle à sa mission. Elle défend l’inclusion, combat l’injustice, et fait entendre la voix des personnes trans à travers le monde.